jeudi 22 novembre 2018

La Forêt en Automne The Forest in Autumn

De jour en jour la forêt changeait d'aspect. Sur la verdure d'été, l'automne étendait ses  badigeons de rouille.Des les  premières nuits froides, les quenouilles les  peupliers s'étaient dorées. Puis  les  merisiers, les  hêtres et les  érables s'étaient allumés comme les torches. Les  chênes  secouaient  dans le  vent aigre de  rudes tignasses  rousses.

From day to day the forest changed appearance. On the summer greenery, autumn spread its rust whitewashes. From the first cold nights, the cattails and poplars had gilded. Then the wild cherries, the beeches, and the maple trees had lit up like torches. The oaks were shaking in the bitter wind with boughs of red leaves.


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Les sous-bois avaient perdu leurs dernières  fleurettes. Un épais  tapis de feuilles  mortes recouvrait mousse. Sous la pluie, noircissaient, se décomposaient et se mêlaient peu à peu à l'humus. 

Il faisait  fois. La pluie  oblique tombait du ciel inépuisables. Sur les  branches gluantes, l'eau s' assemblait en grosses gouttes qui roulaient comme des larmes. 



The undergrowth had lost their last flowers. A thick carpet of dead leaves covered the moss. In the rain, blackened, decomposed and mingled little by little with humus.
It was once. The oblique rain fell from the sky inexhaustible. On the sticky branches, the water came together in big drops that rolled like tears.

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D'après E. Pérochon, Le Livre de Quatre-Saisons (Delagrave). 









dimanche 11 novembre 2018

Automne Autumn

Rien est plus beau qu'un bel automne, saison préférée des peintres et des poètes qui l'aiment, les uns à cause des teints pouprées dont octobre décore le front des bois; les àutres à cause du sentiment de delicate melancolie qu'evoque ce sourire de l'annee.

Mélancolie d'ailleurs sans tristesse et nuancée de vive espèrance. Car à l'idée de la froide mort hivernale, se mêle, consolante, celle  d'une prochaine  résurrection, comme si derrière  décembre qui  s'avance sous les branches chargées  de frimas, parmi  les herbes  flétries, déjà l'on devenait, à l'horizon lointain, avril  inquiète et couronné  de fleurs nouvelles



Nothing is more beautiful than a beautiful autumn, season favourite of painters and poets, who love it ; some because of the purple complexions of which October decorates the front of the woods; the others because of the feeling of melancholy delusion that evokes this smile of the year.




Melancholy, moreover, without sadness and nuance of lively hope. For the idea of the cold winter death is mingled with the comfort of the next resurrection, as if behind December, which is advancing under the branches laden with frost, among the withered weeds, we already became, the distant horizon, April worries and crowned with new flowers.

Paul Arène,  Contes et nouvelle de Provence (Plon).